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 L'histoire de la Horde

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Mazer
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MessageSujet: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitimeMar 28 Mar - 18:25

Kran’jo, la lune rousse, baignait la clairière de sa sombre clarté. Tren’kle n’était pas encore levée pour adoucir de ses rayons bleutés l’ambiance sanglante du crépuscule.
L’heure du Souvenir des Morts. C’est ainsi que les rudes guerriers des steppes nommaient ce moment de la journée.

Au sein d’une mer de rudes chapiteaux en peau tannée, les yourtes des plus valeureux cavaliers de la Horde s’étalaient en cercle. Rien ne les distinguait des autres tentes, mis à part l’étendard de leur possesseur. Au sein du peuple nomade, seule la valeur guerrière s’étale, nul autre signe extérieur de puissance que de pâles cicatrices creusées dans la chair, ou le fil émoussé d’une lame recourbée.
Assis en tailleur autour d’un faible feu, les soldats se reposaient d’une journée de marche et de razzias, qui en suivait des dizaines et en promettait plus encore. Une journée de plus de victoire, de conquête. Un pas de plus dans la légende pour Tamerlan, leur redoutable chef, qui observait en silence ses troupes. Il était fier d’eux.
Ils se détendaient. Ils riaient des cités saccagées, des femmes brutalisées et de la bravoure de leur ennemi, qui renforçait encore le mérite de la victoire.

Dans un angle de sa vision, un mouvement furtif attira l’attention du premier cavalier de la Horde. Un homme voûté, d’aspect frêle, apparut soudain à sa vision. Il ne portait pas le vêtement traditionnel des nomades, mais une sorte de robe ample, d’aspect négligé et antique. Un garde s’interposa immédiatement pour faire obstacle à l’inconnu et porta instinctivement la main à son sabre, vestige d’une vie entière dédiée au combat.
« Vous ne pouvez pas… »
L’homme, qui était un vieillard presque décharné, se retourna lentement vers lui, plongeant ses yeux dans les siens. Le garde, malgré son entrainement rigoureux, eut un geste de recul. Son visage refléta la crainte et l’horreur qu’il ressentait, le reste de sa phrase se perdit au fond de sa gorge.

Sans plus faire attention à sa présence, l’étrange visiteur reprit sa marche, dardant désormais ses yeux vers ceux de Tamerlan. Des yeux d’un blanc laiteux, sans iris ni pupille. Des yeux morts, inexpressifs, mais qui semblaient fouiller l’âme du jeune chef.

D’un geste, Tamerlan intima l’ordre aux gardes de ne pas intervenir, laissant approcher l’étrange invité. Il vit la peur se refléter sur certains visages, ce qu’il retint dans un coin de son esprit. Ses guerriers ne devaient pas connaitre la peur. Lui-même n’éprouvait que du dégoût envers lui, de la curiosité aussi. Qui était-il ? Que voulait-il ?

Lorsque le vieillard fut à ses côtés, Tamerlan lui fit courtoisement signe de s’assoir et lui présenta un bol d’airak, respectant les coutumes d’hospitalité des nomades. L’autre accepta et prit place.
Ses yeux morts se déplaçaient sur toute chose, mais on aurait dit que la vision ne lui était pas nécessaire. Il but d’un trait le contenu du bol.

« Pas mal, petit. Mais j’ai connu plus fort que cette bibine ! »

Un cavalier se leva d’un bond, la colère envahissant ses traits.
« Comment osez-vous ! Vous êtes devant le Khan de la Horde ! Vous ne… »
Tamerlan foudroya du regard celui qui, rompant la tradition millénaire, avait pris la parole sans son autorisation. Le fautif s’en rendit compte, blêmissant et se rasseyant d’un seul mouvement.

« Tsss, tsss….
Le vieillard secouait doucement la tête d’un air désolé.
- Alors, petit, tu ne tiens plus tes chiens de garde. J’ai connu une époque où ton peuple avait plus de savoir-vivre. Dois-je te rappeler comment on reçoit les hôtes de marque ?
Dévoilant des dents gâtées, il se mit à ricaner.
- J’ai pourtant quelque chose d’inestimable à t’offrir. Ton destin est à nul autre égal. Des peuples entiers se prosterneront à ton passage… si toutefois tu suis mes conseils. Je peux t’apporter une gloire dont tu n’oses même pas rêver.
- Pourquoi te croirais-je ?
Le vieillard sourit.
- Tu me crois déjà. Tu sais que je peux réaliser ce que je promets.
Tamerlan acquiesça. Au fond de lui, quelque chose le poussait à écouter, sans qu’il sache ce dont il s’agissait. Une intuition, forgée par l’impression de puissance et de confiance qui se dégageaient de l’homme étrange.
- Mes guerriers, eux, ont besoin d’une preuve. Ils ne suivront pas un inconnu.
L’homme fouilla les replis de sa robe et en sortit un curieux objet métallique, de forme biscornue, comme replié plusieurs fois sur lui-même. Il le tourna vers l’assistance, de façon à le montrer à tous.
- Une preuve ? La voilà votre preuve !
Sans avertissement, il pointa l’objet sur le guerrier qui l’avait interpellé. Un éclair bleu, intense, se précipita à sa rencontre et, dans un silence glacial, le cavalier bascula en arrière avant d’avoir pu faire un geste. Une fine zébrure ornait son front, et de la fissure se répandait une humeur jaunâtre mêlée de sang. Quelques spasmes agitèrent son corps déjà mort, puis il s’immobilisa. Tous les regards étaient tournés vers le vieillard triomphant.

Tamerlan écarquilla les yeux. Cet objet était plus rapide que la flèche, plus tranchant que le sabre, plus mortel que le poison. L’homme détenait là un atout prodigieux. Et Tamerlan dut s’avouer qu’il était réellement impressionné.
- Grâce à ça, ton peuple connaitra plus de victoires qu’il n’en a déjà eues dans son histoire.
- La steppe sera à nous.
Le vieillard explosa de rire.
- Oui, cette steppe…. Et d’autres steppes que tu ne connais pas encore mais qui obéiront à ton ordre.
- Au-delà des montagnes ?
Dans un nouvel éclat de rire, l’homme pointa un doigt vers le ciel obscur, constellé de petites lumières.
- Et bien plus loin encore, mon ami ! Tes conquêtes résonneront par-delà les étoiles ! »


Dernière édition par le Jeu 20 Avr - 19:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitimeLun 3 Avr - 19:36

« Alors, qu’en penses-tu, petit ?
Avec un large sourire, le vieillard invita Tamerlan à contempler la vue. Le guerrier avait, pour la première fois depuis le début de leur collaboration, accepté de rentrer dans son oiseau de métal malgré ses réticences. Et là, dans une salle pleine de petites lumières clignotantes, de tables en métal, et de miroirs reflétant autre chose que leur image, Tamerlan se trouvait face à ce que le vieillard appelait ‘la grande baie’. La vision de sa planète depuis l’espace lointain, au-delà des nuages.
- Pas mal, pas vrai gamin ? La première fois, ça fait souvent quelque chose.
Tamerlan supportait avec patience la familiarité du petit personnage. Pas parce qu’il l’acceptait, mais parce que sa collaboration était pour l’instant fructueuse. Le temps venu, lorsque son mentor n’aurait plus rien à lui apprendre, Il pourrait toujours le remettre à sa place.
Sous ses yeux, par une grande paroi de verre semi-circulaire, le Khan des cavaliers de la Horde contempla alors son domaine.
- Voilà donc le territoire des Fils de la Steppe ?
- Une petite partie, jeunot. On ne peut pas voir tout ton territoire depuis l’espace.
- Pourquoi donc ?
Avec un soupir, le vieillard lui répondit sèchement :
- A cause de la rotondité de Samarcande, idiot. Je te l’ai dit mille fois déjà ! Ta planète est ronde, comme deux bols posés l’un sur l’autre ayant les bords soudés. On ne peut en voir qu’un côté.
- La plaine sous nos yeux est plate, pas ronde !
- Tu n’écoutes jamais, gamin !
Excédé, le petit bonhomme éleva les yeux au ciel.
- La terre est grande, bien trop grande pour la voir entière. Il faudrait aller plus haut pour observer sa courbure. Ce que tu as sous tes yeux est l’Empire KlaSh’Aani, ta dernière conquête. Regarde là, on voit ton campement. Et là, au fond de la plaine, c’est la capitale Sh’Aan. »
Tamerlan regarda les deux endroits pointés. Quasiment sous leur vaisseau s’étendait la plaine de yourtes, l’ensemble de son armée. Vaste comme jamais il ne l’avait vue, une mer infinie d’hommes et de tentes. Et en inclinant à peine la tête, il pouvait apercevoir les fines tours et les coupoles étincelantes de la capitale impériale. Voilà des semaines que l’armée l’avait quittée, et pourtant il pouvait la distinguer d’ici.
Tamerlan plissa les yeux. Il avait du mal à assimiler toutes ces nouveautés étranges. Mais il ne trouvait rien à dire, c’était efficace. Grâce aux nouvelles armes amenées par le visiteur (et payées en matières minérales issues du pillage des cités ennemies), les tribus, royaumes, et empires de la Terre avait été balayés en quelques mois par ses troupes.
Samarcande, sa planète, était désormais sienne. La défaite de la dernière poche de résistance lui avait apporté une grande satisfaction. Son territoire était mille fois plus étendu que celui du plus glorieux de ses ancêtres. Et pourtant, Tamerlan se sentait encore à l’étroit. Surtout depuis que le vieillard lui avait révélé l’existence d’une quantité innombrables d’autres Samarcande dans les profondeurs du ciel étoilé.
« Plus que de brins d’herbe sur la plus grande plaine de ton Empire. »
Tamerlan se tourna brusquement.
« Allons-y, j’en ai vu assez.
Le vieillard acquiesça. Il lança quelques ordres secs, et la plaine sur la grande baie disparut pour laisser place à des signes et couleurs indéchiffrables, ondoyants et changeant plus vite que ses yeux ne pouvaient les suivre.
- Dites moi, mon étrange ami. J’ai une question à vous poser.
- Encore un truc que t’as du mal à piger, pas vrai ?
Le ton goguenard irritait le fier guerrier un peu plus à chaque réplique. Mais sa question lui brûlait trop les lèvres pour qu’il la retienne.
- Pourquoi ? Pourquoi vous être mis à mon service ? Votre connaissance est tellement plus grande que celle de mon peuple, je ne comprends pas pourquoi vous la partagez.
- Enfin ! Tu poses enfin cette question, depuis bientôt deux ans que nous combattons ensemble !
Les yeux du vieillard se posèrent dans le vide, tandis que son souffle devint plus oppressé, plus vif. Quelque soit ce qu’il voyait, c’était dans les tréfonds de sa mémoire qu’il le puisait. Il reprit d’un ton plus solennel, moins moqueur.
- Vois-tu, j’ai été comme toi. J’ai été un jeune fou qui pensait pouvoir conquérir l’univers. J’ai vu plus de batailles, plus de victoires et de défaites que tu ne peux imaginer. J’ai vécu des heures de gloire, des fêtes grandioses. J’ai connu des stratèges brillants, des soldats hors pair. J’ai vu des chefs de guerre plus fiers que toi courber la tête à mon passage, le respect imprimé au fond des yeux. J’ai fait partie des plus grands. Mais la gloire est éphémère… je me suis lassé de ces guerres incessantes, de ces nuits trop courtes à gérer un empire trop grand, dans la crainte de la surprise, de la trahison, des pactes rompus. J’ai tout quitté, épuisé, désabusé. J’ai laissé derrière moi ce que j’avais bâti, confiant les rênes à l’un de mes meilleurs lieutenants. J’ai passé quelques années à me remettre de cette folie de tous les instants qu’est le maintien au sommet du pouvoir. Mais au bout de quelques temps, il m’a fallu me rendre à l’évidence : mon âme est corrompue jusqu’à la moelle. Le pouvoir m’appelle encore, malgré les ans qui ont voûté mon dos et blanchi mes cheveux. J’ai toujours soif de puissance, mais je ne suis pas assez fou pour me remettre en première ligne. J’ai l’expérience, tu as la fougue. Nous avons mutuellement besoin l’un de l’autre, et je te permettrai de réaliser un destin plus fabuleux que le mien. Tu sauras, grâce à moi, éviter les pièges et les erreurs que j’ai trop souvent commises.
- Quel est votre nom ?
Le vieillard s’arrêta d’un coup, quittant son sérieux aussi rapidement qu’il l’avait emprunté.
- Le temps n’est pas encore venu, gamin. Finie la belle histoire, plus un mot sur moi : le passé est le passé, il n’est jamais bon de le déterrer. Va falloir t’arranger un peu avant de rencontrer notre futur allié, termina-t-il avec une moue dépréciative en direction des vêtements de Tamerlan.
- Qui est-ce, déjà ? Et pourquoi devons-nous le rencontrer ?
- Il est le représentant d’une faction très puissante. Tu as besoin de son soutien si tu veux pouvoir mener tes combats hors de Samarcande. Les richesses de tant d’autres peuples t’attendent, il t’aidera à t’en emparer. Il te fournira des vaisseaux comme celui-ci, et d’autres plus puissants encore.
- Quelle est donc cette faction, dont il me faut l’appui ?
- Les Pirates de l’Espace. »
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MessageSujet: Re: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitimeJeu 20 Avr - 19:25

L’enfer, déchaîné, réunissant et recomposant tous les états de la matière.
Jaillissements de magma, tourbillons de lumière, rafales d’électrons.
Durant un battement de cil, une éternité ? Tamerlan n’aurait su dire, comme si le temps n’avait plus de sens, plus de réalité.
Puis plus rien, un néant silencieux et invisible.
Tamerlan rouvrit les yeux, étonné d’avoir été épargné. Une violente lumière lui arracha une larme discrète au coin de l’œil. Se réhabituant peu à peu, il s’aperçut que ce n’était qu’un soleil, plus blanc et plus fort que celui qu’il connaissait. Plus brillant que celui qui inondait avec force mais bienveillance sa bien-aimée Samarcande.
Où était-il ?
Que s’était-il passé ?
L’instant d’avant, la fête battait son plein au sein de la Horde. Après une lourde semaine de privations, les femmes du Clan avaient préparé des monceaux de victuailles et les guerriers s’étaient rassemblé de loin en loin au milieu des yourtes pour dignement profiter du festin. Au signal de Tamerlan, les chants et les danses avaient débuté, et tous se félicitaient de la bonne année passée. Les armes du mystérieux vieillard, les conquêtes récentes en terres xianiers, les soutes chargées de matières premières raflées aux voisins inconsidérés qui ne savaient pas les protéger… tout allait au mieux.
Tamerlan savourait des yeux les jeunes vierges de la Horde, effeuillant peu à peu leurs voiles de façon langoureuse, révélant leur peau nue morceau après morceau tout en accélérant leurs déhanchements au rythme des tambourins de peau tannée.
Il était satisfait.
Puis sa vision se brouilla, les couleurs se mêlèrent en une spirale infernale et éclatèrent.

Le vent sur sa joue l’arracha à ses souvenirs. Il frissonna. Autour de lui, une plaine s’étendait à perte de vue. Une steppe, proche de la sienne, mais subtilement différente.
Ses habits étaient simples et rudes. Des peaux mal équarries, des fourrures mal nettoyées.
Ses mains étaient plus frêles.
Sa peau plus pâle.
Il se mit à trembler… son corps ne lui ressemblait plus. Il n’était plus le même.
Dans un coin de sa vision, des yourtes. Petites, sales. Peu nombreuses.
Avançant péniblement, trébuchant sur chaque anfractuosité du terrain, il se dirigea vers l’embryon de village. Lorsqu’il fut à portée de voix, les hommes le saluèrent. Des guerriers, faibles et mal équipés, qui le saluaient comme leur chef.
Une nouvelle Horde, réduite à une poignée de cavaliers.
Un nouveau corps, plus frêle, appartenant à une race plus petite et moins mobile.
Un nouveau monde.
Quel dieu s’était joué de lui ? Quelle main l’avait manipulé pour le transporter dans ce cauchemar ? Hurlant sa rage, Tamerlan fit face au ciel, insultant l’auteur de cette farce.

« Arrête de te lamenter, maintenant ! Accepte la réalité et mets toi au boulot ! »
Dans sa tête… cette voix… le vieillard ! Ce maudit vieillard le hantait, incrusté au plus profond de son être.
« Les règles du jeu ont changé. Les Dieux ont mis un coup de balai sur l’univers que tu connais.
- Mais pourquoi… comment… ?
- Dis donc gamin, je croyais t’avoir débarrassé de ces questions stupides, fit la voix d’un air goguenard. C’est ta chance, profites-en ! Les cartes ont été redistribuées, les anciens Empires ne sont plus. A toi de te hisser au sommet une nouvelle fois !
Tamerlan ferma les yeux.
- A quoi bon… commença-t-il.
- Mais quelle lavette ! Allez remue-toi ! Prends ta poignée de péquenauds et fais en une armée. Ravage le pays, puis fonce vers les étoiles. Je t’aiderai à aller plus vite, à aller plus loin. Fais moi confiance.
- D’accord, dit Tamerlan après un instant d’hésitation. Mais avant tout, dis moi une chose.
- Arff… encore une question, gamin ?
- Quel est ce corps ?
- Tu es terraner. Une race plus faible que celle de ton ancienne vie, mais qui a certains avantages. J’ai été terran moi aussi… je t’aiderai à utiliser ce corps au meilleur de ton avantage, tu verras. Maintenant, en route ! »
Sortant son sabre, le soupesant et jaugeant son fil, Tamerlan s’approcha de son peuple, les quelques guerriers qu’il allait à nouveau mener à la victoire, et les rassembla. Il fallait aller vite, imposer sa domination sur ces terres. Puis, le plus vite possible, s’arracher à la lourde pesanteur et plonger là où tout se jouait, parmi les étoiles lointaines.
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MessageSujet: Re: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitimeVen 21 Avr - 16:14

Tamerlan plongea sa tête dans le tonneau. C’est la seule méthode un peu efficace qu’il avait trouvé pour se soulager l’esprit… éloigner quelques instants les paroles du vieux qui hantait son crâne et babillait à tout instant. Il y avait ça, et s’abrutir d’alcool jusqu’à tomber inconscient.

1…2…3…

Ne pas être libre d’avoir ses propres pensées…

43…44…45…

Ne jamais avoir de calme, de repos…

71…72…73…

Supporter les jérémiades, les reproches, les sarcasmes, les ordres, les suspicions d’une personnalité liée à la sienne par il ne savait quelle magie.

107…108…109…

D’un ample mouvement, Tamerlan se rejeta en arrière, ramenant dans son dos sa lourde natte ruisselante. Le jaillissement sous son crâne fut immédiat.
« Mais tu vas arrêter tes conneries, gamin ! Plonger sa tête dans un tonneau… mais quelle idée… »

1…2…3…

Tamerlan profitait du silence, la lenteur du temps emprisonné dans sa barrière liquide…

36…37…38

Une solution… il fallait mettre un terme à cette cohabitation…

48…49…50…

Le sorcier, il saurait quoi faire… mais cacher ses pensées… empêcher l’autre de…

« Recommence ça et je te promets que tu vas le regretter !
La voix du vieux se faisait menaçante, fébrile, comme s’il sentait que son protégé tentait de se couper de lui. De l’éloigner.
Tamerlan s’essuya doucement le front, ne laissant libre cours à aucune pensée.
- Pourquoi tu fais ça, petit ? On est pas bien ensemble ? Ton armée progresse, tu pourras bientôt l’envoyer à la guerre, tu verras. Nous recommencerons les conquêtes…
- Nous ?
Tamerlan avait mis le plus de mépris possible dans cette phrase, effilant sa pensée comme une arme destinée à frapper son occupant indésirable.
- Bien sûr nous ! Tu n’es rien sans moi ! C’est moins qui t’es lancé dans cette nouvelle quête. Moi qui t’ai permis d’approcher la noble faction Ajuvar ! Moi qui t’ai guidé à travers les méandres mystiques du grand Bouh ! Moi, c’est grâce à moi.
Imperturbable, Tamerlan laissa ses pas le mener de yourte en yourte. Il était temps que tout cela se termine.
- Où tu vas ? Tu dois retourner voir tes soldats, les entrainer, ils doivent être prêts le plus vite possible ! Quelle est cette tente où tu t’arrêtes ? Mais… c’est celle du sorcier… Qu’est-ce que tu lui veux ? Réponds moi… arrête tout de suite…
- Noble sorcier. J’ai un problème.
- Non, pas lui, sors tout de suite !!
- Je vous écoute, Grand Khan. Que puis-je faire pour vous satisfaire ?
- Vous vous y connaissez en exorcismes ?
- NON !!
Plissant le front, Tamerlan tentait de faire abstraction des hurlements qui fusaient sous son crâne. Un parasite, aigu et continu, qui tentait de le faire fuir, de l’empêcher d’agir. Le sorcier, relevant la tête, sembla jauger du regard son maître, et saisit le combat interne qui le hantait.
- Je connais… quelques antiques rituels…
- Sors d’ici ! C’est un ordre ! Quitte ces lieux !
- Allez-y… je vous en prie… vite !
Le sorcier, voyant le grand guerrier en sueur, les yeux révulsés, farfouilla quelques instants dans sa besace, et jeta sur son brasier quelques herbes sèches. Une pincée de poudre. Arrachant un anneau du doigt du Premier Cavalier de la Horde, il le jeta de la même façon au feu et commença à psalmodier dans une langue barbare, gutturale, venue du fond de la mémoire humaine.
Immédiatement, un rugissement de douleur vrilla le crâne de Tamerlan qui tomba à genoux.
Vivement impressionné, le sorcier hésita une seconde, mais un regard implorant de son Khan le poussa à continuer.
Tenant le front du chef, le sorcier le mit au dessus des vapeurs, le forçant à inhaler les vapeurs grillées s’échappant du brasero.
- Sors désormais de ce corps, démon. Par les Forces Primaires de la Grande Steppe, je t’en conjure, je te l’ordonne. Abandonne ce corps et repars dans les Fosses de l’Oubli !
- JAMAIS !
La voix qui passait les lèvres de Tamerlan n’était pas la sienne, ses yeux blanchis n’étaient plus les siens. Le conflit interne entre les deux entités était à un paroxysme.
- Sors, créature infernale. Sors, qui que tu sois, et laisse ce corps qui ne t’appartient pas.
- Il est à moi ! Je ne le laisserai pas… mon temps… n’est pas… fini !
Avec l’énergie du désespoir, le sorcier frappa de ses paumes ouvertes le front ruisselant de Tamerlan et prononça une dernière rune. Le silence immédiat se fit dans la yourte et, fébrile, le sorcier scruta le visage de l’homme désormais apaisé.
- Grand Khan ? Tamerlan ? Vous allez mieux ?
L’homme rouvrit les yeux et leva doucement la tête. Dans ses yeux, une flamme dansait, subtile, arrogante. Une nuance… différente. La panique surgit chez le sorcier.
- Que… qui êtes-vous… que s’est-il passé…
Les commissures de la créature se retroussèrent, esquissant un sourire malsain, sournois, tandis que la créature mettait ses mains sous ses yeux, comme pour admirer ce corps désormais sien. La voix qui s’éleva était celle du vieillard.
- Voilà si longtemps… si longtemps que j’en rêve ! Un nouveau corps.
Le sorcier bredouilla une nouvelle incantation, quelques mots, avant d’être soulevé de terre par la poigne du guerrier. Dans un gargouillis, les mains essayant vainement d’écarter de son cou la main serrée, il cracha :
- Qui… êtes-vous…
La créature sourit.
- Autrefois, bien loin d’ici, on m’appelait Mazer. Mais… ce serait trop de complications. Nul n’a besoin de le savoir, Tamerlan sera parfait pour ce que j’ai désormais à faire.
D’une dernière pression, le guerrier écrasa les cervicales du sorcier et le laissa retomber à terre. Puis il sortit voir de ses yeux neufs son peuple. Sa nouvelle armée.
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Chrno
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MessageSujet: Re: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitimeSam 22 Avr - 17:24

Oh !
Un chagement de monarque sans effusion de sang (presque).
J'adore, c'est magnifique !
Et se noyer dans l'alcool pour avoir la paix, brillante idée !
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MessageSujet: Re: L'histoire de la Horde   L'histoire de la Horde Icon_minitime

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